par Philippe Pellicier
Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mc 11,1-10)
Celui qui fait miséricorde
Cette acclamation exprimée par les disciples de Jésus résume tout le drame qui va se jouer à Jérusalem (évangile des Rameaux). Jésus, l’envoyé de Dieu, est accueilli triomphalement à Jérusalem. La foule qui l’acclame reprend un verset du psaume 118 : « Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! » et elle donne une actualité à cette parole de Dieu sans en saisir tout le sens. La parole de Dieu, le Verbe de Dieu, est souvent rejetée par les hommes, comme le sera le Messie. Si la venue du Sauveur est une bénédiction, celle-ci s’accomplira selon l’esprit d’abaissement de Jésus, « devenant obéissant jusqu’à la mort » (2e lecture). Paradoxalement, quand Jésus monte sur un ânon, cette humble monture utilisée par les gens simples, il commence son abaissement : il entre dans la Ville sainte pour y être crucifié. Mais la mort du Christ n’est pas le terme de son mystère pascal. En lui est la vie, une vie donnée pour que la multitude ait la vie éternelle. C’est pourquoi en ce jour nous portons avec fierté ces rameaux verts. Ils sont le signe de la vie qui rejaillit après l’hiver. Ils sont pour nous le signe de la victoire du Christ qui a affronté l’épreuve du Mal. C’est le long récit de sa Passion que nous entendrons ce jour où nous serons témoins des souffrances du Christ qui les acceptées à l’image du serviteur de Dieu présenté par Isaïe (1re lecture). Jésus a connu les coups, les insultes, la dérision, l’humiliation, la trahison, l’angoisse, l’abandon, sans jamais se laisser gagner par la haine. Il est bien celui qui est venu au nom du Soigneur, lui qui fait miséricorde. Descendant au plus bas de ce que peut vivre un homme, il peut conduire toute l’humanité vers la joie pascale par la force de son Esprit. Acclamons-le : « Hosanna ! Hosanna ! au plus haut des cieux !
(Texte du missel des dimanches)